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a manifesté sa présence en envoyant de temps à autre quelques balles ou boulets dans la direction des batteries. La reconnaissance se met en marche sur deux colonnes, les marins suivant le chemin de la vallée, le bataillon de marines, sous les ordres du lieutenant-colonel Suther, marchant à droite par les bois. Ces colonnes sont bientôt accueillies par un feu de mousqueterie, et lui répondent tout en marchant. La vallée se rétrécit en appuyant vers la droite ; elle présente entre deux bois de pins une succession de rizières disposées en gradins. À l’extrémité de cette vallée, les troupes reconnaissent bientôt un ouvrage palissade, garni d’un corps assez nombreux d’infanterie et de quelques pièces de campagne. L’ordre est donné d’emporter l’ouvrage. Les deux colonnes s’avancent simultanément, malgré le redoublement du feu de l’ennemi, qui, menacé d’être pris en flanc par la colonne des marines, lâche pied lorsque les assaillants ne sont plus qu’à une trentaine de mètres. Les Japonais fuient dans la montagne en emportant leurs blessés. Les Anglais, pénétrant dans l’ouvrage, surprennent encore quelques traînards. Le retranchement est un assez vaste abri destiné à loger des réserves de troupes, et contenant, indépendamment de cinq ou six pièces de campagne en batterie, un approvisionnement d’armes et de munitions. La nuit se faisant, les pièces sont enclouées, les affûts sont brisés, et les