Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que la nuit se fasse. Vers cinq heures et demie, l’incendie se déclare dans une des batteries de la vallée ; quelques explosions illuminent de leur éclat fugitif les arbres de la montagne, dont les premières assises sont déjà plongées dans l’obscurité. À ce moment, le capitaine du Perseus, le chef de file de la troisième division, se trouvant à petite distance de ces batteries et remarquant leur abandon, jette à terre sa petite compagnie de débarquement y joint celle de la Méduse qui le suit immédiatement, et pénètre successivement dans les trois principales batteries : les servants ont abandonné les pièces en laissant quelques morts à terre ; une vingtaine de canons sont encloués. Cette opération rapidement accomplie, les compagnies rentrent à bord de leurs bâtiments respectifs sans être inquiétées, rapportant avec elles quelques trophées. L’éloignement de la grande batterie voisine de la ville n’a pas permis d’y exécuter une descente semblable.

La nuit venue oblige à remettre au lendemain la suite des opérations. La première division a seule éprouvé quelques pertes : trois morts et une quinzaine de blessés sont toutefois un faible chiffre en comparaison du nombre des projectiles qui ont atteint les bâtiments dans la coque et dans la mâture.

Les commandants en chef décident que pour achever de mettre les batteries hors de service dans