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de Sikok le Dupleix et le Tancrède, qui rallièrent immédiatement. La corvette le Perseus, arrivant de Shanghaï avec un trois-mâts chargé de charbon, communiquait à la même heure avec l’amiral Kuper.

Le 2 septembre, après avoir franchi les passes de Boungo, nous venions jeter l’ancre au mouillage d’Himesima. Le lendemain matin, les divisions s’y trouvèrent au grand complet. Cette journée fut employée à divers préparatifs.

Himesima, petite île de quelques kilomètres de circonférence, se compose de deux montagnes, dont l’une fort élevée ; sur la langue de terre qui les relie s’élève un village de pêcheurs et de paysans qui ont pour industrie l’exploitation de salines situées en arrière du village. Quelques yakounines ou agents de police d’un grade inférieur y représentent l’autorité. À notre présence dans l’île, à quelques questions que nous leur fîmes, ils opposèrent une impassibilité et un mutisme qui devaient leur éviter toute décision compromettante. La végétation de l’île est assez pauvre ; mais les pins qui couronnent les falaises donnent à ses rives un aspect pittoresque. Nous gravîmes les sommets de l’île, d’où la vue s’étend de tous côtés sans obstacle. À nos pieds, les dix-sept bâtiments à l’ancre dans la petite baie réfléchissaient leur mâture dans ses eaux calmes et transparentes ; les embarcations allant et venant entre les navires donnaient au paysage une anima-