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de l’ambassade devrait être porteur d’une lettre autographe adressée par le taïcoun à Sa Majesté l’empereur ; il serait choisi parmi les Japonais de haut rang et devrait être muni de pleins pouvoirs, contrairement à ce qui avait eu lieu en 1862. Le premier point surtout importait, leur fut-il spécifié ; car la fâcheuse impression causée en France par le meurtre du sous-lieutenant Camus ne pouvait, à défaut de la saisie des coupables, s’effacer que sous la marque of officielle des plus vifs regrets du gouvernement de Yedo. L’expression des ces regrets devait être, en effet, dans l’esprit des autorités françaises, le véritable but de l’ambassade, quoi qu’elles pussent supposer de ses desseins secrets.

Les deux vice-ministres déclarèrent qu’ils rendraient compte aux chefs de leurs gouvernements de ces conditions, qui leur paraissaient équitables ; puis, comme d’ordinaire, ils terminèrent l’entrevue par une visite minutieuse de la frégate. Les Japonais ne possèdent pas de bâtiments de guerre proprement dits[1]; l’examen des divers aménagements du navire, et principalement la structure et la manœuvre des pièces rayées de gros calibre et des canons de quatre, parurent les intéresser vivement. Ils reprirent dans leur convoi de bateaux la route

  1. À l’heure qu’il est, le gouvernement de Yedo fait construire en Europe plusieurs corvettes de guerre, dont une à batterie blindée.