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14 octobre, se produisit un second incident pour le moins aussi inattendu et aussi inexplicable que le premier. Les représentants des États-Unis et de la Hollande venaient de recevoir du Gorogio l’invitation de venir à Yedo pour y entendre une communication de la plus grande importance : le double message, d’ailleurs, était muet quant au sujet de l’entrevue. Le général Pruyn et M. de Polsbrock, tout en donnant avis à leurs collègues de cette circonstance, crurent devoir se rendre à Yedo. Le jour même, 26 octobre, ils furent admis en présence du Gorogio, réuni dans un grand temple du faubourg de Sinagawa.

Le lendemain, de retour à Yokohama, ils apprenaient aux représentants de France et d’Angleterre que le gouvernement de Yedo leur avait signifié la nécessité de l’évacuation immédiate de Yokohama par les étrangers. Avant d’aborder ce sujet, on leur avait annoncé que la lettre écrite le 24 juin précédent, sous l’administration d’Ongasawara-Dsiousiuono-Kami, pour notifier l’ordre d’expulsion des étrangers de tout le Japon, était officiellement retirée. Il n’y avait, en définitive, dans cette dernière communication rien de plus qu’une formalité, puisque, dès le premier jour, les fonctionnaires chargés de transmettre cet ordre avaient déclaré que l’on ne songeait nullement à son exécution. Toutefois, après avoir ouvert la séance par cette notifica-