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détruisant les vapeurs et l’arsenal de Satsouma, en répondant vigoureusement au feu de ses batteries, lui avait fait subir de très-sérieux dommages ; mais si la leçon était bonne, elle n’en avait pas moins coûté de grandes pertes aux Anglais ; leurs navires étaient plus ou moins avariés, plusieurs mâts avaient été atteints par les projectiles et la provision de combustible commençait à manquer. Convenait-il, dans ces circonstances, d’attendre sur les lieux l’effet de l’engagement, et des ouvertures pacifiques de la part des Japonais ? Cette éventualité était assurément fort douteuse, et, en cas d’insuccès, la lutte ne pouvait se reprendre avantageusement sans renforts ni ravitaillements. En un mot, pour réclamer à nouveau la satisfaction de leurs demandes et pour se conformer aux termes menaçants de leur ultimatum, les autorités anglaises avaient besoin de détruire entièrement et d’occuper les défenses de Kagosima.

Telles furent, sans doute, les graves considérations qui décidèrent les Anglais à évacuer la baie et à rallier Yokohama. Le chargé d’affaires britannique exprima officiellement au vice-amiral Kuper sa satisfaction pour la vigueur qu’il avait déployée dans les opérations des journées précédentes, et décida qu’il y avait lieu de les suspendre momentanément Le 17 août, dans la soirée, la division tout entière reprit le large.