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déserts, des mouvements nombreux avaient été remarqués sur les hauteurs de l’île. Derrière les buissons et les arbres qui entourent ses pentes d’un épais tapis de verdure, les Japonais, travaillant à des ouvrages en terre, paraissaient disposer plusieurs batteries, dont le feu eût plongé inopinément sur la petite flotte, à l’ancre sous l’abri des hauteurs et presque à toucher le rivage. Ces considérations et le peu de sûreté du mouillage pour les navires en cas de continuation de mauvais temps décidèrent l’amiral à quitter la place et à se rapprocher de l’entrée de la baie. À trois heures de l’après-midi, la division mit sous vapeur et se dirigea sur une file dans la direction du sud.

Pour sortir du canal renfermé entre Sakoura-Sima et la ville, il fallait passer à portée des batteries de l’un ou de l’autre bord. L’amiral prit le parti de longer les premières, qui n’avaient pas été engagées la veille ; et, en effet, à mesure qu’ils défilèrent devant ces nouveaux ouvrages, moins nombreux toutefois que ceux de Kagosima, les bâtiments leur envoyèrent leurs bordées successives. L’ennemi répondit assez faiblement et ne fit pas de mal. Le soir, la division était mouillée plus près de l’entrée de la baie, à l’extrémité méridionale de l’île et en dehors des défenses.

Le 17 août au matin, Kagosima paraissait encore en flammes. En résumé, le combat du 15 août, en