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le combat avait été amenée et si l’amiral anglais, entraîné par les circonstances, l’acceptait dans ces conditions défavorables, il engageait du moins vaillamment la lutte.

Le feu, quoique contrarié par une pluie incessante, était cependant nourri et bien dirigé des deux parts, en raison de la courte distance à laquelle il s’échangeait. Au plus fort de l’action, entre deux et trois heures, l’Euryalus, séparé des autres bâtiments qui n’avaient pu conserver, sans doute en raison de la violence du vent, leur place de bataille, se trouva seul en butte au feu simultané de plusieurs batteries. Celles-ci, dirigeant aussitôt leurs pièces sur la frégate qui défilait lentement à cinq ou six cents mètres, firent pleuvoir sur elle une grêle de projectiles. Un obus, éclatant dans sa batterie, tua ou blessa une vingtaine de servants. Quelques moments après, un boulet, passant près de l’amiral Kuper qui dirigeait l’action du haut de la passerelle, renversait morts à côté de lui le capitaine et le commandant en second de la frégate. La flotte venait de perdre deux de ses plus brillants officiers, les commandants Josling et Wilmot.

Malgré ces circonstances critiques, la division anglaise n’en continua pas moins le feu avec vigueur ; ses projectiles, portant sur les réserves massées dans les batteries, sur la ville qui s’étendait en arrière, devaient causer à l’ennemi un mal consi-