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Le petit nombre de bâtiments dont disposait l’amiral anglais n’eût pas permis de distraire l’un d’eux pour la garde des prises amarinées le matin. La canonnière le Havoc fut chargée d’aller y mettre le feu ; bientôt après, les trois vapeurs de Satzouma apparurent en flammes, et la division, l’Euryalus en tête, s’avança sur une île vers les batteries auxquelles elle opposait ses pièces de tribord. Le Perseus, engagé depuis le commencement de l’action, y prit également sa place. Il était environ une heure et demie. Une vive canonnade s’engagea dès lors sur la double ligne des forts et des navires : la frégate, montrant la route, rangeait les défenses de la ville à très-courte portée[1].

Un combat entre des batteries de côte et des bâtiments est, à nombre de pièces à peu près égal, très-désavantageux pour ces derniers. En ces circonstances l’amiral Kuper, en faisant défiler ses navires devant une succession d’ouvrages en terre bien armés, rendait sa tâche encore plus difficile. La meilleure tactique eût été sans doute, pour un ennemi venant du large sur Kagosima, de réduire successivement au silence chacun des ouvrages, mais nous avons vu par quelle suite d’événements

  1. Il faut remarquer que si la violence du vent et des grains incessants contrariaient le combat, l’état de la mer, dans cette rade complétement fermée, n’était pas de nature à empêcher la manœuvre et le pointage des pièces.