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mière, tandis que l’on trouvait pour les autres navires un emplacement convenable dans une baie de Sakoura-Sima, hors de portée des batteries.

À neuf heures du soir, l’officier porteur de la première missive du prince de Satzouma, se présenta de nouveau avec la réponse définitive. Il la remit au colonel Neale en cherchant à rejeter l’incident de la matinée sur le compte d’un malentendu.

La lettre, signée du premier ministre de Satzouma, commençait ainsi : « Celui qui a tué doit être tué, telle est la justice, car il n’y a rien de plus sacré que la vie humaine, » puis elle affirmait qu’en vertu de cette loi, observée au Japon comme ailleurs, ils avaient toujours eu l’intention de juger et de punir les assassins ; toutefois, jusqu’alors, il avait été possible de s’en emparer ; les recherches demandaient du temps, et les autorités anglaises seraient informées de leur résultat en temps et lieu, afin de pouvoir assister à l’exécution des coupables.

Les paragraphes suivants, rédigés en termes passablement sarcastiques, justifiaient, en quelque sorte, la conduite des assassins du Tokaïdo :

« Les gouvernements provinciaux du Japon sont subordonnés à celui de Yédo, dont vous savez qu’ils reçoivent les ordres ; nous savons qu’il y a eu un traité de négocié, dans lequel on a fixé les limites