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bord de l’Euryalus, et s’enquérirent du motif de la venue des navires. Leur extérieur, leur attitude étaient empreints d’une certaine dignité méprisante, bien différente de la courtoisie habituelle aux fonctionnaires du Taïcoun. Informés sommairement de la mission que venait remplir le représentant de l’Angleterre auprès du Satzouma, ces officiers déclarèrent que le prince habitait son château de Kirisimi, à 20 ris (18 kilomètres) de Kagosima. Ils partirent après avoir reçu des mains du colonel Neale la sommation écrite qu’ils avaient préparée, et promirent qu’une réponse serait envoyée dans les vingt-quatre heures.

La lettre du colonel Neale rappelait à Satzouma les circonstances de l’attentat commis par les gens de la suite de Shimadzo-Sabouro sur le Tokaïdo, la mansuétude dont avaient fait preuve les autorités anglaises en cette occasion, en préférant en référer à leur gouvernement. Celui-ci leur avait ordonné d’exiger une réparation éclatante de cet attentat. Informé par la suite de l’impuissance du gouvernement du Taïcoun à faire exécuter ses ordres par le prince de Satzouma et à forcer ce dernier à consentir aux réparations demandées, le gouvernement britannique avait enjoint à son représentant :

1o D’exiger des excuses et une puissante indemnité du gouvernement du Taïcoun, responsable, en tant que le gouvernement ayant traité avec l’An-