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Quelques jours après la corvette rentrait à Yokohama pour réparer ses avaries.

Ainsi donc, du 8 au 20 juillet, quatre engagements s’étaient succédé dans ces parages. Le détroit restait fermé, car le prince de Nagato, malgré la destruction d’une partie de ses navires et de ses batteries pouvait en peu de temps réparer le mal et créer de nouveaux obstacles ; mais, en ce qui concernait la France et l’Amérique, l’honneur du pavillon était sauf, et la question d’opérations ultérieures, bientôt soulevée, ne pouvait encore s’appuyer que sur des considérations d’intérêt commercial.

Il devait être curieux, à la suite de ces divers événements, d’étudier l’attitude des Japonais et leur façon d’apprécier publiquement les faits. Les gens du peuple, se risquant parfois à manifester leur opinion en l’absence des Yacounines, apprirent ces événements avec la simple curiosité de spectateurs assistant à une scène intéressante et dans laquelle ils ne sont appelés à remplir aucun rôle. Les gouverneurs de Yokohama, d’autre part, vinrent à bord de la Sémiramis, demandèrent des détails sur l’engagement, et félicitèrent l’amiral du succès qui, disaient-ils, était favorable au pouvoir du Taïcoun ; il en fut de même des autorités de Nagasaki s’adressant à notre consul. Toutefois, ainsi qu’on le verra par la suite, les bonnes dispositions des agents du