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sont en pleine combustion ; les deux villages brûlent avec une épaisse fumée. Une demi-heure plus tard, pendant que les troupes s’embarquent dans les canots, le grand édifice à terrasse blanche fait subitement explosion, lançant dans les airs une immense colonne de feu et de débris. À trois heures, nos combattants rentrent à bord salués par les camarades moins heureux qui n’ont pu les suivre. Le commandant fait son rapport, chaque officier raconte ses impressions et les incidents de l’affaire.

Une fois débarqués, les trois colonnes ont rencontré sous les bois de petits groupes de fantassins japonais fuyant en déchargeant leurs armes ; les balles et les baïonnettes en ont atteint un certain nombre. Tandis que les chasseurs du capitaine Côte balayaient le mamelon et redescendaient le versant opposé, les marins sont arrivés sur la batterie ; celle-ci était déserte. Les cinq pièces qui l’armaient, toutes en bronze et du calibre de vingt-quatre, étaient parfaitement installées sur affûts de côte avec plate-forme à pivot. L’une d’elles avait été précipitée de sa plate-forme par l’un de nos projectiles ; ceux-ci, traversant un parapet insuffisant, avaient labouré la batterie, où des débris humains et des vêtements ensanglantés gisaient à terre autour des pièces. Aussitôt l’occupation, le commandant a fait détruire les affûts, enclouer les pièces et jeter à la