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aperçoit les soldats courir entre le village et la batterie, ils garnissent en grand nombre les parapets. Des cavaliers partent au galop dans la direction de Simonoseki. De ce côté, une route menant à la ville suit les sinuosités de la côte ; on croit reconnaître sur son parcours de nouveaux ouvrages ; à une assez grande distance, près de la pointe de Kiousiou qui nous cache les premières maisons de Simonoseki, on remarque, à la lunette, une troupe d’hommes réparant une batterie ; des officiers, reconnaissables à leurs brillantes armures, dirigent les travailleurs.

Aussitôt mouillés, les dispositions sont prises pour l’embossage ; l’ennemi, qui pourrait gravement contrarier cette opération, ne change pas cependant le pointage de ses pièces qui restent silencieuses[1]. À sept heures le feu commence à bord, dirigé avec régularité et une grande justesse sur la batterie, dont les parapets volent en poussière, sur le village où les soldats avaient été aperçus et sur l’édifice à terrasse blanche. Les Japonais se réfugient partout à couvert et sous les bois. D’autres boulets, lancés sur la route de Simonoseki

  1. Il est difficile de s’expliquer le silence de l’ennemi qui était à ses pièces. Il est possible que, ne pouvant tirer sur la frégate sans envoyer de boulets dans un grand village de Kiousiou, près duquel nous nous trouvions, il eut l’ordre de ne pas faire usage de ses pièces dans ces conditions.