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continué sa route sur Nagasaki. M. Lafon, son capitaine, rencontrant dans les passes de cette rade la corvette hollandaise la Méduse, en route pour Yokohama, lui avait confié son rapport détaillé sur l’événement. Ayant donc la certitude que la nouvelle en serait transmise au commandant en chef par une voie prompte et certaine, il avait remis aux gouverneurs de Nagasaki la lettre du Daïmio Sakaï, et, aussitôt après, continué sa route vers la Chine.

Il était donc bien établi qu’un des grands Daïmios, l’un de ces princes à demi indépendants du Japon avait, au mépris de la paix, assailli par surprise un navire portant le pavillon français. Aussi bien que pour le Pembroke, le fait exigeait une répression sévère ; cette fois le cas était même plus grave, un bâtiment de guerre représentant directement la nation dont il porte les couleurs. L’amiral Jaurès prit immédiatement le parti d’aller infliger, sur les lieux mêmes, une punition exemplaire au seigneur de Simonoseki. Quelques heures après l’arrivée de la nouvelle, l’aviso le Tancrède reçut l’ordre d’appareiller, et prit la route du large. La Sémiramis, avec laquelle il avait rendez-vous dans le canal de Boungo, devait, dans la même journée, se disposer au départ. Songeant à opérer contre les batteries ou les navires du prince de Nagato, suivant les localités et les circonstances, l’amiral garda son pavillon sur la Sémiramis, qui devait être, avec sa