Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

forma les gouverneurs qu’il consentirait encore à renouer des relations, à une dernière condition : le payement immédiat et intégral de l’indemnité demandée pour le meurtre de Richardson, et des dix mille livres réclamées en vain depuis un an pour l’assassinat des deux sentinelles anglaises à la légation de Yedo. Le délai fixé expirait à sept heures.

Le matin, à l’aube, un convoi de charrettes à bras, escorté d’officiers japonais, sortit de la douane et se dirigea vers la légation britannique. Les Japonais, cette fois, s’exécutaient sans restriction, et apportaient les cent dix mille livres en bonnes piastres mexicaines.

Ainsi se termina pacifiquement, après deux mois de pourparlers et d’alternatives, ce premier incident de l’affaire Richardson. Au bout de quelques jours la confiance était complétement revenue et le commerce reprenait comme par le passé. — Il ne fallait pas toutefois, sous l’impression de l’heureuse solution des premières difficultés, s’endormir dans une sécurité trop grande. Nous ignorions l’effet qu’avait produit dans le pays la résolution du gouvernement de Yedo, mais l’irritation du parti hostile avait dû s’en accroître, et l’on pouvait s’attendre, sinon à une attaque ouverte, du moins à des agressions par surprise. L’amiral Jaurès s’occupa donc activement de pourvoir à la sécurité du quar-