Page:Roussel - Nouvelles impressions d'Afrique - Lemerre, 2e éd, 1932.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On voit se mettre en croix (((tandis que le patron
(((Quelque spécialiste en fait de bonne chère,
Qui frémirait de voir un fruit d’espèce chère

    Il frapperait à mort plus d’une calomnie
    (Et le soleil, enfin, éclairerait les cours !) ;
    Combien continueraient, toutefois, d’avoir cours !
    Celle entre autres, hélas ! qui consiste à prétendre
    (Bien que, sans contredit, même en son âge tendre,
    La vieille humanité n’ait jamais vu son dos)
    Que la lune (ce monde où règne le repos,
    Où nul zéphyr ne souffle, où nul volcan ne jongle,
    Monde dont nous portons à la base de l’ongle
    — Sans soupçonner à quoi, tel qu’il est, il nous sert —
    ((Mais à quoi sert le lac qui nous leurre au désert,
    Nous faisant espérer la boisson et la pêche ?
    A quoi notre frisson au vu de la dépêche
    Dont nous ne déchirons la bande qu’en tremblant ?))
    Un timide portrait réduit mais ressemblant,
    Décoratif surtout présenté par le pouce,
    Monde récalcitrant où nul germe ne pousse,
    Vu qu’il n’a pas en tout, sur lui, ce qu’il faut d’eau
    — Là, point de naufragé priant sur son radeau
    Ni de pays portant le nom de Finistère —
    Pour baptiser, pour peindre ou pour prendre un clystère ;)
    Agit en satellite éminemment poltron.