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vrant le bord de la toque, auxquels lui parurent étrangement ressembler ceux du front.

Ôtant le globe à son tour, il vit, de près, que c’était bien des caractères runiques qu’offrait l’osseuse surface rayée — et bientôt eut clairement sous les yeux, copiée de sa main en lettres françaises sur son calepin de poche, la formule conductrice.

Par la même subtile filière que François-Charles, sur les cadavériques manigances duquel ses notes précises, sans cesse consultées, lui facilitaient sa tâche, Canterel finit par atteindre la confession, qu’il remit à la justice, après avoir lu en entier à Pascaline Foucqueteau rayonnante les longs aveux du père et le sombre post-scriptum du fils.

Ramené du bagne, Thierry, dont le procès fut succinctement révisé pour la forme, reconquit, avec lustre, la liberté en même temps que l’honneur.

Pascaline manquait de paroles pour remercier Canterel de l’artificielle résurrection de François-Charles, sans laquelle les fameuses runes crâniennes, dont le déchiffrage constituait pour son fils-martyr la seule porte vers le relèvement,