Le bâton possède un mouvement giratoire
Qui met en évidence une tache très noire,
Éclaboussure ronde et forte d’un vernis ;
Certains points, sur le bois, se sont vite ternis,
Déjà secs ; mais l’ensemble est miroitant, humide.
Le chien, pour son élan irréfléchi, se guide
Grosso modo sur la bonne direction
Du bâton ; il est plein d’une animation
Exubérante, sans borne, continuelle ;
Il a besoin de se secouer, il ruisselle
Et, sans doute, a déjà repêché plusieurs fois,
Au beau milieu de la vague, le bout de bois.
Ce jeu divertissant, endiablé, l’électrise ;
C’est un caniche de taille moyenne ; il frise,
Quoique ses poils épais soient collés et mouillés,
Adhérant jusqu’à son corps, compacts, appuyés
Et pourtant recourbés ; quelqu’un a dû le tondre
Récemment ; il n’est pas possible de confondre
Les endroits où le poil est enlevé, très ras,
Avec ceux où s’étend sa fourrure. Il est gras ;
Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/40
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.