Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On a le temps, avant qu’il ait enfin saisi,
De mettre, en s’énervant, tous les points sur les i ;
On cite ses meilleurs pataquès ; on se gausse
De son air et de sa vantardise. La grosse
Qui met le pied dans la barque en pesant sur lui,
Lutte de toutes ses forces contre l’ennui ;
Elle n’arrive pas à tuer ses journées,
Et termine toujours trop vite les tournées
Qu’elle s’impose, sans en avoir grand besoin,
Chez les marchands dont les boutiques sont très loin.
Elle reste un moment stupéfaite, incrédule,
Quand elle jette un prompt coup d’œil sur la pendule
Et découvre qu’il n’est qu’onze heures dix, alors
Qu’elle espérait déjà midi sonnant ; dehors
Elle s’assomme, à la maison elle s’assomme ;
Elle prend le parti, souvent, de faire un somme
Et dit en s’éveillant une heure après : « Ma foi
C’est toujours ça de pris ! » elle ne sait à quoi
S’occuper ; bravement elle essaye de lire,
Mais au bout d’une page ou deux elle s’étire,