Il suffirait qu’il les abaisse pour défaire
Ces rides de hasard ; au bas de l’annulaire
Il porte un cercle mou, sans valeur, pauvre et laid,
Sans destination et bizarrement fait ;
C’est une sorte de vilaine bague grise
Qu’il a placée ainsi coquettement en guise
De prétendu bijou modeste et dégarni
D’un aspect dépourvu d’éclat, mal défini,
Terne autant qu’il se peut ; c’est un simple élastique
S’enroulant plusieurs fois en rond et qui s’applique
Avec un pincement incessant sur sa peau ;
Il y forme par son épaisseur un anneau
Dont la largeur n’est pas ferme ni régulière ;
Elle s’étend parfois, puis elle se resserre
Aux endroits plus que les autres, durs, tortillés,
Superposés de très près, recroquevillés ;
L’enfant prend une mine appliquée, attentive
Pour regarder avec une anxiété vive
À la même distance et du même côté
Que les trois autres ; la grande sincérité
Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/125
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.