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Sur la chaussée, aussi très grouillante, des chars
Se succédant parfois à de trop courts écarts,
Laissent se mélanger ensemble leurs musiques.
Sur les masques en fils de fer fins, des physiques
Cachant complètement le visage, sont peints ;
Tous sont pareils d’un teint rose cru, tous empreints
De la même laideur ridicule, impassible,
Avec de froids regards, d’un sérieux risible.
                                           


                                           
Là, Gaspard et Roberte, au sein du mouvement,
Se guettant pour ne pas se perdre, lentement,
Sur le trottoir de gauche en allant vers la place
Masséna, vont parmi l’immense populace
Que, toute costumée, on ne distingue pas
Du reste, si ce n’est en observant en bas