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De reflets sur leur cuivre étincelant, plat ; lui
Reste ainsi quelque temps immobile, enfoui
Dans la chemise au même endroit ; puis il varie
La place, et maintenant par toute une série
De baisers caressants, il monte vers son cou ;
Il arrive, et choisit à droite une place où
De nouveau très longtemps, immobile, il s’arrête
En la serrant toujours plus fort ; elle se prête,
Heureuse, à ses désirs muets qu’elle comprend
D’instinct, obéissant à son bras en cambrant
Son corps sous son étreinte ; à présent il la couche
Sur lui, se renversant sur sa chaise ; sa bouche
Se tend en avant vers la sienne, comme pour
L’attirer, puis s’y colle ; elle alors à son tour
Lui rendant son baiser, de ses deux bras l’enlace
Les deux yeux à moitié fermés, et toute lasse,
En se laissant aller sur lui de tout son poids.
Le dossier de la chaise a craqué plusieurs fois.