Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En promenant partout un regard qui s’ennuie,
Au côté de la porte ; il est tout en velours
Vert ; bordant son habit, un galon à glands lourds
Tremblote ; chaque gland paraît une émeraude
En poire ; la patronne, en le voyant, dit : « Claude
Ne vient donc pas ? » Il dit : « Pas encore, il remet,
Je crois, un peu de colle en bas de son plumet. »
La patronne répond : « C’est encore assez bête ;
Si ça sèche… »

Gaspard avait tourné la tête ;
Il porte de nouveau ses regards devant lui,
Les bras toujours croisés au dossier ; aujourd’hui
Peut-être encore plus crûment que d’habitude,
Il a le sentiment de cette solitude
Complète dans laquelle il se trouve parmi
Ces gens qui ne l’ont pas encore pour ami,
Dont le contact, au reste, à chaque instant le froisse ;
En les voyant il sent s’augmenter son angoisse,
Et la réflexion longue de son malheur