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Ascension enfin, c’est le moment terrible,
Comment allons-nous faire ? il s’agit de gravir
Tout ça, c’est effrayant ; on pourrait se servir
Des mains peut-être, pour monter à quatre pattes ;
Ou bien faisons plutôt comme les acrobates
Dans les cirques : je vais, moi, me mettre à genoux
Sur ton dos, tu seras à quatre pattes, nous
Monterons comme ça, hein ? » Gaspard la regarde
Parler en souriant ; il murmure : « Bavarde ! »
Elle sourit aussi, puis dit : « Je t’aime tant,
Mon Gaspard, je t’adore ; et toi, dis ? » et lui tend,
Le serrant dans ses bras, sa bouche qu’il lui baise
Longtemps. Elle lui dit : « Ah ! pour que je me taise,
Puisque je parle tant, dame, c’est un moyen
Comme un autre. » Gaspard répète : « Qu’on est bien.

Puis au bout d’un instant il se tourne et la lâche
En lui donnant la main pour monter. Il dit : « Tâche
De bien t’aider de moi surtout, en me suivant. »
Il met déjà son pied sur la pente, en avant ;