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Aussi peu raisonnable, et puisque vous vous faites
Du mal quand je suis loin. » Presque sans se baisser,
La tenant toute droite il lui met un baiser
Devant, sur les cheveux ; il dit : « Vous êtes belle,
Vous savez. » Tous les deux partent lentement. Elle
Se fait lourde, appuyant contre lui tout son poids ;
Il la presse souvent, beaucoup plus fort.

Deux voix
Parlent en haut, sur la promenade, et deux ombres
Passent en s’agitant, l’une en vêtements sombres
Ordinaires, la canne en main, l’autre en pierrot ;
Le pierrot fait de grands gestes. Puis c’est le trot,
Accompagné de coups de fouet, d’une voiture
Qui passe sur la route au loin. Le trot, lent, dure
Quelque temps ; le cheval, ensuite, allant au pas,
Tourne dans une rue.

Ils arrivent au bas
De la pente ; elle dit : « Ah ! voilà donc l’horrible