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Avec la main, d’un air ravi ; quoiqu’on ne puisse
Voir son expression, ses gestes folichons
La peignent sous son masque. Ils hurlent tous : « Marchons !
Marchons ! qu’un sang impur… » pour dominer le cuivre
Qu’on entend dans le char. L’âne veut toujours suivre
Le chœur de temps en temps, quoiqu’il soit déjà loin,
Retrottant ; le chinois a constamment besoin
D’avoir sa rêne très raide et de prendre garde
Qu’il ne veuille partir devant.

Fanny regarde
La file allant vers la gauche des hommes verts
Qui précèdent toujours la nourrice, couverts
De leur grande citrouille enfonçant sur leur tête ;
Le premier, entravé par un landau, s’arrête,
Puis les autres aussi presque tous à la fois ;
Un d’eux, de chaque main, prend dans deux de ses doigts
Une basque de son habit vert, puis il danse
En jetant de côté les pieds ; la discordance
Des deux musiques font comme un rythme indécis