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Les bras en gambadant ; ils ont tous l’air de fous
En braillant : « L’étendard sanglant est levé, » sous
Le sérieux de leurs masques peints ; la figure
De l’homme, sans chanter, dans la pénombre obscure
De la bouche, rit. Sur « Abreuve nos sillons »
Le chœur finit ; un seul reprend encore : « Allons,
Enfants de la patrie ! » et les autres ensuite
Reprennent à leur tour, comme sous sa conduite.
Roberte qui, les doigts blancs, se les essuyait,
S’écrie : « On se croirait au quatorze juillet. »
Quand ils passent devant le balcon, elle envoie,
Sans que l’homme au milieu de sa tête la voie,
Des confettis ; tous les chanteurs en ont sur eux
Quelques-uns, mais le reste avec un bruit très creux
Est assez bien tombé sur tout l’immense crâne.

Ayant l’air de vouloir suivre le chœur, un âne
Se voyant dépassé par le dernier pierrot,
Un blanc et vert aux bras maigres, se met au trot ;
Le cavalier, un des chinois, mal à son aise,