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Il fait tourner, avec le geste des coiffeurs,
Un fer soi-disant chaud par une de ses branches
Qui par le bout qu’on tient en main sont toutes blanches,
Surtout auprès du bout opposé qui, tout noir,
A les traces de la flamme ; sous son peignoir
Agrafé par devant sur un rang, une fausse
Poitrine bombe large, exagérée et grosse ;
Très espacés et bien visibles sur son front,
De grands frisons font tous un assez large rond
Irrégulier, chacun dans une papillote
En gros papier jaunâtre, épais, qui l’emmaillote
Sans serrer, en donnant complètement l’effet
De n’avoir rien dedans ; la femme en marchant fait
Un tour sur elle-même ; on voit la faveur bleue
Attachant d’un nœud mince, en bas, la courte queue
De sa coiffure faite en hâte, du matin ;
Les cheveux, en coton quelconque, sont châtain
Foncé ; l’homme fait voir partout, dans sa main gauche
Un écriteau de toile et dont le sens s’ébauche
Pour Roberte, déjà, bien qu’encore assez loin,