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Vrai, tâche d’essayer autre chose ; il fait signe
À l’autre d’arrêter ses talons qu’il désigne
Du doigt ; alors après un moment de repos
Pour le laisser souffler, quand il juge à propos
De le faire partir, de la main il caresse
Au côté du cou, l’âne inquiet qui redresse,
Se méfiant toujours, toutes deux en avant,
Comme avec intérêt, en les bougeant souvent
Mais assez peu, de droite à gauche, ses oreilles.
Il ne les garde pas, d’ailleurs, toujours pareilles,
Ni dans le même sens pour la direction
Qu’elles ont en changeant d’orientation.
Devant lui maintenant l’Espagnol, qu’il regarde
Avec anxiété, se décide, puis garde
Toujours tout près du mors la rêne dans la main
Gauche ; après, mesurant d’un regard le chemin
Qu’il lui faut parcourir pour arriver au groupe
Mouvant de l’analcade, il pousse par la croupe
En renversant un peu de ses poils à rebours
L’âne, en le dirigeant par la tête, toujours