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jupe, et un tirage au sort s’imposait. Chènevillot prit alors l’engagement de fabriquer un grand dé à jouer qui servirait à nommer les élus parmi les nombreux garconnets divisés en six rangées.

Quant aux dix épouses de l’empereur, elles devaient exécuter la Luenn’chétuz, danse hiératique intimement liée aux rites rares et marquants.

En terminant, Séil-kor nous montra une longue bande de parchemin enroulée sur elle-même et couverte de groupes belliqueux grossièrement dessinés par Talou.

Au cours de ses campagnes, l’empereur, sans rien écrire, prenait des notes quotidiennes uniquement basées sur l’image, fixant à l’aide de croquis, pendant que sa mémoire était fraîche et précise, les différentes opérations accomplies par ses troupes.

Une fois revenu dans sa capitale, il se servait de ce guide stratégique pour composer ses vers, et nous avions en somme sous les yeux le propre canevas de la Jéroukka.

Ayant découvert dans nos bagages un baromètre enregistreur dont il s’était fait expliquer la marche, Talou rêvait de voir ses dessins défiler automatiquement sur le rouleau mobile du précieux instrument.