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elle prit en compagnie de son frère l’express de Marseille.

Conduits à Porto-Novo par un rapide paquebot, le frère et la sœur recrutèrent à la hâte une petite escorte d’hommes blancs et se dirigèrent vers le sud. Le projet de Louise était d’atteindre la Vorrh, que lui avaient signalée plusieurs livres d’explorateurs ; c’est là surtout que son imagination découvrait à l’avance toutes sortes de merveilles végétales.

Son espoir ne fut pas trompé lorsque après de longues fatigues elle eut connaissance de l’imposante forêt vierge. Sur l’heure elle commença ses recherches, éprouvant une joie immense en voyant presque à chaque pas, sous forme de fleur ou de plante, quelque nouveau trésor inconnu.

Avant son départ, Louise avait composé chimiquement certain liquide corrosif propre à faciliter sa besogne. Une goutte de cette solution, versée sur un végétal quelconque, devait révéler, par une combustion partielle accompagnée d’une légère fumée, la présence indubitable de l’essence désirée.

Or, malgré l’infinie variété des spécimens entassés dans la Vorrh, les essais continuellement répétés demeurèrent infructueux. Durant bien des jours Louise poursuivit sa tâche avec courage, pénétrant sans cesse plus avant sous l’admirable