la surface lisse et poudreuse, en poussant le soin jusqu’à promener le tampon improvisé sur le fond même du meuble, dont la portion verticale réclamait aussi sa part de nettoyage.
Tout à coup, un bruit sec résonna, produit par un ressort secret qu’Adinolfa venait de faire jouer en appuyant involontairement sur certain point déterminé.
Une planche étroite et mince se rabattit subitement, découvrant une cachette d’où la tragédienne, tout émue, sortit non sans d’infinies précautions un très vieux manuscrit à peine lisible.
Elle porta aussitôt sa trouvaille à Londres chez le grand expert Creighton, qui, après un rapide examen fait à la loupe, laissa échapper un cri de stupéfaction.
À n’en pas douter on avait sous les yeux le manuscrit de Roméo et Juliette, tracé de la main même de Shakespeare !
Éblouie par cette révélation, Adinolfa chargea Creighton de lui livrer une copie nette et fidèle du précieux document, qui pouvait renfermer quelque scène inconnue d’un prodigieux intérêt. Puis, s’étant informée de la valeur du volumineux autographe, que l’expert estima un prix fabuleux, elle reprit, toute songeuse, le chemin de sa nouvelle demeure.
D’après le contrat de vente précis et formel,