monté avec une foule d’adjonctions puisées dans le manuscrit authentique de Shakespeare.
Bientôt les rideaux s’ouvrirent, montrant Méisdehl qui, étendue de profil sur une couche élevée, personnifiait Juliette plongée dans le sommeil léthargique.
Derrière le lit mortuaire, des flammes verdâtres, colorées par des sels marins, s’échappaient de quelque puissant brasier enfoui au fond d’un sombre récipient métallique dont les bords seuls étaient visibles.
Au bout de quelques instants, Roméo, représenté par Kalj, apparut en silence pour contempler douloureusement le cadavre de sa compagne idolâtrée.
À défaut des costumes traditionnels, les deux coiffures rougeâtres, de forme légendaire, suffisaient à évoquer le couple shakespearien.
Énivré par un dernier baiser déposé sur le front de la morte, Roméo porta jusqu’à ses lèvres un mince flacon qu’il jeta loin de lui après en avoir absorbé le contenu empoisonné.
Soudain Juliette ouvrit les yeux, se dressa lentement et descendit de sa couche aux yeux de Roméo éperdu. Les deux amants, aux bras l’un de l’autre, échangèrent maintes caresses, s’abandonnant à leur joie frémissante.
Puis Roméo, courant au brasier, sortit des flammes un fil d’amiante, dont l’extrémité dépassait