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La « Piste conductrice » représentait une forêt inextricable dans laquelle Nina s’avançait courageusement. Auprès d’elle, comme pour jalonner sa retraite à la manière du Petit Poucet, le jeune noir jetait sur le sol, en secouant la pointe de son couteau, une parcelle blanche sans doute extraite à l’instant même d’un lourd fromage suisse affalé sur sa main gauche.

Endormie sur un lit de mousse dans la « Première Nuit de l’Avent », Nina, dans l’« Orientation », réapparaissait debout, le doigt levé vers les étoiles.

Enfin la « Quinte » évoquait la jeune héroïne secouée par une toux terrible et assise, le porte-plume en main, devant un feuillet presque rempli. Dans un coin du tableau, une large page vue de face semblait reproduire en plus grand le travail placé contre la main de la fillette ; sous une série de lignes à peine distinctes, ce titre : « Résolution », suivi d’une phrase inachevée, faisait penser à la conclusion d’une analyse de catéchisme.

Pendant cette succession d’images, Séil-kor, en proie à un trouble inouï, n’avait cessé de se démener avec ardeur, tendant les bras vers Nina, qu’il apostrophait tendrement.

Abandonnant la manivelle, Darriand éteignit brusquement la lampe et releva Séil-kor pour l’entraîner au dehors, car l’agitation du jeune