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tude[1], l’absorption dans une seule pensée[2] ; la délibération des affaires avec des gens sans expérience, l’abandon des projets, la divulgation des plans, l’inexécution d’entreprises utiles, etc., les honneurs rendus de tout côté (sans réflexion)[3], est-ce que tu évites ces quatorze défauts des princes ?[4]… Les traits de toutes sortes, le bâton de Brahmâ[5], ô irréprochable, les mystérieux poisons, destructeurs des ennemis, te sont-ils tous connus ? La terreur inspirée par le feu, les serpents[6], les maladies, les Rakṣas, en défends-tu ton royaume ? Les aveugles, les muets, les boiteux, les estropiés, les orphelins, ceux qui errent sans asile, trouvent-ils en toi un père, ô toi qui connais le devoir ? Grand roi, as-tu renoncé à ces six choses nuisibles : le sommeil, l’inertie, la pusillanimité, la colère, la mollesse et la négligence ? »[7].

Yudhiṣṭhira se prosterna devant Nârada, adora ses pieds, et l’assura qu’il saurait profiter de ses conseils.

Bien qu’adressés à un roi, ceux-ci s’adressent à tous, dans la mesure où ils sont praticables à chacun. Voilà pourquoi nous avons cru pouvoir réserver ce passage pour le chapitre consacré aux bonnes œuvres, en général.

Les Rakṣas ou Râkṣasas dont parlait tout-à-l’heure Nârada, se repaissant de chair humaine, étaient, cela se

  1. Pañcavṛttitâ : l’exercice des cinq. Nous empruntons la traduction de Pratap « restlessness ».
  2. Ou, suivant Pratap : la consultation d’un seul « taking counsels with only one man ».
  3. Des démarches irréfléchies, suivant Pratap « undertaking everything without reflection ».
  4. V, 97, 106 et seq.
  5. Nom d’une arme enchantée.
  6. Il s’agit aussi des tigres et des autres bêtes féroces, observe la glose.
  7. Id. 122, 124 et 125.