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Colebroke, lui aussi, regarde Vopadeva comme l’auteur de ce Purâna ; il le fait vivre au xiiie siècle après Jésus-Christ. Mill se contente de dire que Vopadeva, l’auteur probable du Bhâgavata, est relativement moderne. Eugène Burnouf qui invoque le témoignage de ces deux savants[1] et qui partage leur opinion relativement au nom de l’auteur, incline à croire que celui-ci appartient à la dernière moitié du xiiie siècle[2]. Il ajoute : « Sans aucun doute, la date de cette compilation est moderne, mais les matériaux en sont évidemment très anciens. Je n’ai pas besoin de dire que je n’y ai trouvé aucune trace d’idées grecques ou chrétiennes ; car, où sont les ouvrages indiens dans lesquels on en ait positivement découvert jusqu’ici ? »[3]. Voilà ce qu’Eugène Burnouf écrivait en éditant ce même Bhâgavata-Purâna qui, on le verra surtout lorsqu’il sera question de l’Incarnation, nous offre une doctrine parfois si voisine de la nôtre et des traditions souvent pareilles à nos traditions.

« Dès le second siècle avant notre ère, l’histoire de Krishna était le sujet de représentations dramatiques analogues aux solennités bachiques et à nos anciens mystères. »

Ainsi parle M. Barth, un nom qui fait autorité[4]. Il s’appuie sur le témoignage de Patanjali. On peut consulter à ce sujet le travail du savant Hindou Bhandarkar, publié dans le recueil intitulé Indian Antiquary (janvier 1874). Cet érudit professeur a relevé toutes les allusions à la légende de Krishna parsemées dans le Mahâbhâshya, commentaire de la grammaire de Pânini, composé par le célèbre Patanjali.

  1. Burnouf. Édit. du Bhâgavata Purâna. Préface, xcvii.
  2. Ibid. xcviii, cix.
  3. Ibid. cxx.
  4. Op. cit. 100. Cf. Hauvette-Besnault, Avant-propos de la traduction du Xe livre, p. iv.