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Murat, prétendant au trône de Naples ; ses autres sœurs étaient : la princesse Eugène Murat, la duchesse de Camastra, la duchesse d’Albuféra et la duchesse de Fezensac. De plus, mon neveu et unique héritier Michel Ney, duc d’Elchingen et futur prince de la Moskowa, épousa, le 26 février 1931, Mlle Hélène La Caze, petite-fille, par sa mère, de Ferdinand de Lesseps et petite-nièce de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. À son mariage je fus témoin avec le prince Murat.

Notre frère aîné Georges, mort en 1901, était déjà presque un jeune homme quand nous n’étions encore que des enfants.

J’ai gardé de mon enfance un souvenir délicieux. Je puis dire que j’ai connu là plusieurs années d’un bonheur parfait.

Ma mère adorait la musique et, me trouvant doué pour cet art, elle me fit quitter à treize ans le lycée pour le Conservatoire, après avoir triomphé d’une légère résistance de mon père.

J’entrai dans la classe de piano de Louis Diémer et j’obtins un second puis un premier accessit.

Vers seize ans j’essayais de composer des mélodies dont je faisais les vers moi-même. Les vers venaient toujours facilement, mais la musique restait rebelle. Un jour, à dix-sept ans, je pris le parti d’abandonner la musique pour ne plus faire que des vers ; ma vocation venait de se décider.

À partir de ce moment une fièvre de travail s’empara de moi. Je travaillai, pour ainsi dire, nuit et jour pendant de longs mois, au bout desquels j’écrivis la Doublure, dont la composition a coïncidé avec la crise décrite par Pierre Janet.