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3o Dans Une page du Folklore breton, un conte qui a paru dans le Gaulois du Dimanche vers 1908.

En ce qui concerne la genèse d’Impressions d’Afrique, elle consiste donc dans un rapprochement entre le mot billard et le mot pillard. Le pillard, c’est Talou ; les bandes, ce sont ses hordes guerrières ; le blanc, c’est Carmichaël (le mot lettres n’a pas été conservé).

Amplifiant ensuite le procédé, je cherchai de nouveaux mots se rapportant au mot billard, toujours pour les prendre dans un sens autre que celui qui se présentait tout d’abord, et cela me fournissait chaque fois une création de plus.

Ainsi queue de billard me fournit la robe à traîne de Talou. Une queue de billard porte parfois le chiffre (initiales) de son propriétaire ; de là le chiffre (numéro) marqué sur ladite traîne.

Je cherchai un mot à ajouter au mot bandes et je pensai à des bandes vieilles où l’on aurait fait des reprises (sens d’ouvrage à l’aiguille). Et le mot reprises, dans son sens musical, me fournit la Jéroukka, cette épopée que chantent les bandes (hordes guerrières) de Talou, et dont la musique consiste dans des reprises continuelles d’un court motif.

Cherchant un mot à ajouter au mot blanc, je pensai à la colle qui fixe le papier à la base du cube de craie. Et le mot colle pris dans le sens (qu’il a en argot de collège) de consigne ou de retenue, me fournit les trois heures de consigne infligées au blanc (Carmichaël) par Talou.

Abandonnant dès lors le domaine du mot billard, je continuai suivant la même méthode. Je choisissais un mot puis le reliais à un autre