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« Je n’essaierai pas de raconter le sujet de la Poussière de Soleils. L’étendue de la vie humaine est à peine de soixante-dix ans et il y a assez de questions soulevées occasionnellement dans les quatre actes et les vingt et un tableaux de la nouvelle pièce de Raymond Roussel pour occuper quelqu’un pendant une bonne partie de ladite étendue. C’est une combinaison d’érudition et de diversité de sujets, telle une Encyclopédie. Cela vous fait apprécier l’ordre du calife Omar : « Brûlez tous ces livres. » Avec un exemplaire de la Poussière de Soleils à sa disposition, on peut sans crainte réduire sa bibliothèque. La pièce touche aux pierres précieuses, aux mœurs et aux idées tropicales, aux vies des Saints, à la poésie, à la sociologie, aux religions, à la démonologie, à la philosophie, à l’au-delà, au système planétaire. La pièce a été reçue avec calme. Peut-être a-t-elle abruti l’auditoire. »

(Daily Mail.)


« J’y gagne d’avoir pris à la Poussière de Soleils un plaisir sans mélange… L’imagination de l’auteur s’est donné carrière faisant jaillir en traits de lumière les rapprochements imprévus… Raymond Roussel a pleinement réussi, obtenant pour résultat une suite de tableaux hauts en couleurs, où chaque personnage est réduit à un geste, comme ces histoires en images de jadis où se posait, devant la foule populaire, la baguette du conteur. C’est un spectacle dont l’intérêt ne languit pas un instant, et le parti pris du style est poussé à un point qui dénote une rare maîtrise. »

Louis LALOY
(Ère nouvelle.)


« J’ai été sifflé deux fois : 1o Dans la Terre de Zola, je jouais Buteau. 2o Dans Locus Solus de Raymond Roussel. Ce soir-là, ce fut la bataille. J’ai essayé vainement d’imposer un texte, appris du reste bien difficilement, mais qui me