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pions de l’auteur. D’autres, au contraire, avaient tenté de le faire tenir pour un ironiste ou pour un insensé… Son style, dont j’ai parlé plusieurs fois, est d’une richesse, d’une minutie, d’une précision rares… »

Paul REBOUX
(Compte rendu de la Poussière de Soleils.)


«… J’ai donné lecture de longs passages d’Impressions d’Afrique et de Locus Solus… Vos Pages choisies étaient restées longtemps sur ma table… Certain jour de désœuvrement je feuilletai le livre au hasard… Puis aussitôt m’abandonnai, pied perdu, dans le Gulf Stream de votre rêve… « Alors, pareil à un somnambule, Fogar se leva et pénétra dans la mer. » Que de fois, pareil à Fogar, j’ai, depuis, plongé dans vos eaux denses… Ma première lecture de vous, à voix haute, eut lieu ce premier soir, en famille (j’étais alors à la campagne). Quelques mois plus tard, de retour à Paris, je racontai mon émerveillement à Mlle Monnier et au petit groupe de jeunes poètes qui gravitait autour d’elle rue de l’Odéon — émerveillement qu’ils ne tardèrent pas à partager. Puis à bien d’autres… »

André GIDE
(Lettre à Raymond Roussel.)


«… Comme l’Enfant-Héros de la Fable, vous portez sans faiblir le poids d’un prodigieux outillage poétique. Vous avez, ce qui est rare aujourd’hui, le souffle, et vous écrivez, sans perdre haleine, cent vers comme un autre écrit dix lignes. »

Marcel PROUST
(Lettre adressée, en 1897, à Raymond Roussel en réponse
à l’envoi d’un exemplaire de la Doublure.)


«… La vision de Fogar, des plus poétiques celle-là, ne me quitte pas, et je le vois toujours offrir à l’hallucinant