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siez des productions de la terre ; la peine qu’elle a attachée à sa culture est un avertissement pour vous de la laisser en friche. M. Gautier n’a pas songé qu’avec un peu de travail on est sur de faire du pain, mais qu’avec beaucoup d’étude il est très-douteux qu’on parvienne à faire un homme raisonnable. Il n’a pas songé encore que ceci n’est précisément qu’une observation de plus en ma faveur ; car pourquoi la nature nous a-t-elle imposé des travaux nécessaires, si ce n’est pour nous détourner des occupations oiseuses ? Mais, au mépris qu’il montre pour l’agriculture, on voit aisément que, s’il ne tenait qu’à lui, tous les laboureurs déserteraient bientôt les campagnes pour aller argumenter dans les écoles ; occupation, selon M. Gautier, et, je crois, selon bien des professeurs, fort importante pour le bonheur de l’état.

En raisonnant sur un passage de Platon, j’avais présumé que peut-être les anciens Égyptiens ne faisaient-ils pas des sciences tout le cas qu’on aurait pu croire. L’auteur de la réfutation me demande comment on peut faire accorder cette opinion avec l’inscription qu’Osymandias avait mise à sa bibliothèque. Cette difficulté eut pu être bonne du vivant de ce prince. À présent qu’il est mort, je demande à mon tour où est la nécessité de faire accorder le sentiment du roi Osymandias avec celui des sages d’Egypte. S’il eut compté et surtout pesé les voix, qui me répondra que le mot de poisons n’eût pas été substitué à celui de remèdes ? Mais passons cette fastueuse inscription. Ces remèdes sont ex-