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bonne politique on sait qu’il doit être interdit dans les petits états, mais que le cas d’un royaume tel que la France, par exemple, est tout différent ; les raisons en sont connues. »

N’ai-je pas ici encore quelque sujet de me plaindre ? ces raisons sont celles auxquelles j’ai taché de répondre. Bien ou mal, j’ai répondu. Or, on ne saurait guère donner à un auteur une plus grande marque de mépris qu’en ne lui répliquant que par les mêmes arguments qu’il a réfutés. Mais faut-il leur indiquer la difficulté qu’ils ont à résoudre ? la voici : Que deviendra la vertu quand il faudra s’enrichir à quelque prix que ce soit ? Voilà ce que je leur ai demandé, et ce que je leur demande encore.

Quant aux deux observations suivantes, dont la première commence par ces mots : « Enfin voici ce qu’on objecte, etc. ; » et l’autre par ceux-ci : « Mais ce qui touche de plus près, etc ; » je supplie le lecteur de m’épargner la peine de les transcrire. L’Académie m’avait demandé si le rétablissement des sciences et des arts avait contribué à épurer les mœurs. Telle était la question que j’avais à résoudre : cependant voici qu’on me fait un crime de n’en avoir pas résolu une autre. Certainement cette critique est tout au moins fort singulière. Cependant j’ai presque à demander pardon au lecteur de l’avoir prévue, car c’est ce qu’il pourrait croire en lisant les cinq ou six dernières pages de mon discours.

Au reste, si mes censeurs s’obstinent à désirer