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choses que j’ai tant pris de peine à distinguer ? Au reste, comme c’est ici le fond de la question, j’avoue qu’il est très-maladroit à moi de n’avoir fait que sembler prendre parti là-dessus.

Ils ajoutent que « l’auteur préfère la rusticité à la politesse. »

Il est vrai que l’auteur préfère la rusticité à l’orgueilleuse et fausse politesse de notre siècle, et il en a dit la raison. « Et qu’il fait main basse sur tous les savants et les artistes. » Soit, puisqu’on le veut ainsi, je consens de supprimer toutes les distinctions que j’y avais mises.

« Il aurait dû, disent-ils encore, marquer le point d’où il part, pour désigner l’époque de la décadence. » J’ai fait plus : j’ai rendu ma proposition générale : j’ai assigné ce premier degré de la décadence des mœurs au premier moment de la culture des lettres dans tous les pays du monde, et j’ai trouvé le progrès de ces deux choses toujours en proportion. « Et, en remontant à cette première époque, faire comparaison des mœurs de ce temps-là avec les nôtres. » C’est ce que j’aurais fait encore plus au long dans un volume in-4o. « Sans cela nous ne voyons point jusqu’où il faudrait remonter, à moins que ce ne soit au temps des apôtres. » Je ne vois pas, moi, l’inconvénient qu’il y aurait à cela, si le fait était vrai. Mais je demande justice au censeur : voudrait-il que j’eusse dit que le temps de la plus profonde ignorance était celui des apôtres ?

Ils disent de plus, par rapport au luxe, « qu’en