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RÉPONSE
DU ROI DE POLOGNE
AU DISCOURS DE J. J. ROUSSEAU,
couronné par l’académie de dijon.



Le discours du citoyen de Genève a de quoi surprendre ; et l’on sera peut-être également surpris de le voir couronné par une académie célèbre.

Est-ce son sentiment particulier que l’auteur a voulu établir ? n’est-ce qu’un paradoxe dont il a voulu amuser le public ? Quoi qu’il en soit, pour réfuter son opinion, il ne faut qu’en examiner les preuves, remettre l’anonyme vis-à-vis des vérités qu’il a adoptées, et l’opposer lui-même à lui-même. Puissé-je, en le combattant par ses principes, le vaincre par ses armes, et le faire triompher par sa propre défaite !

Sa façon de penser annonce un cœur vertueux ; sa manière d’écrire décèle un esprit cultivé : mais s’il réunit effectivement la science à la vertu, et que l’une (comme il s’efforce de le prouver) soit incompatible avec l’autre, comment sa doctrine n’a-t-elle pas corrompu sa sagesse ? ou comment sa sagesse ne l’a-t-elle pas déterminé à rester dans l’ignorance ? A-t-îl donné à la vertu la préférence sur la science ? Pourquoi donc nous étaler avec tant d’affectation une érudition si vaste el si recherchée ?