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sances : d’autres y trouveront peut-être de la philosophie ; quant à moi, j’y trouve beaucoup d’érudition.

Je suis de tout mon cœur, monsieur, etc.

P. S. Je viens de lire, dans la gazette d’Utrecht du 22 octobre, une pompeuse exposition de l’ouvrage de M. Gautier, et cette exposition semble faite exprès pour confirmer mes soupçons. Un auteur qui a quelque confiance en son ouvrage laisse aux autres le soin d’en faire l’éloge, et se borne à en faire un bon extrait : celui de la réfutation est tourné avec tant d’adresse que, quoiqu’il tombe uniquement sur des bagatelles que je n’avais employées que pour servir de transition, il n’y en a pas une seule sur laquelle un lecteur judicieux puisse être de l’avis de M. Gautier.

Il n’est pas vrai, selon lui, que ce soit des vices des hommes que l’histoire tire son principal intérêt.

Je pourrais laisser les preuves de raisonnement ; et pour mettre M. Gautier sur son terrain, je lui citerais des autorités.

« Heureux les peuples dont les rois ont fait peu de bruit dans l’histoire ! »

« Si jamais les hommes deviennent sages, leur histoire n’amusera guère. »

M. Gautier dit avec raison qu’une société, fut-elle toute composée d’hommes justes, ne saurait subsister sans lois ; et il conclut de là qu’il n’est pas vrai que, sans les injustices des hommes, la jurisprudence serait inutile. Un si savant auteur confondrait-il la jurisprudence et les lois ?