la métaphysique et les mathématiques, pour acquérir le droit de vous posséder. »
Autre exemple du style de M. Gautier.
« Vous savez que les sciences dont on occupe les jeunes philosophes dans les universités sont la logique, la métaphysique, la morale, la physique, les mathématiques élémentaires. » Si je l’ai su, je l’avais oublié, comme nous faisons tous en devenant raisonnables. « Ce sont donc là, selon vous, de stériles spéculations ? » Stériles, selon l’opinion commune ; mais, selon moi, très-fertiles en mauvaises choses. « Les universités vous ont une grande obligation de leur avoir appris que la vérité de ces sciences s’est retirée au fond d’un puits. » Je ne crois pas avoir appris cela à personne : cette sentence n’est point de mon invention ; elle est aussi ancienne que la philosophie. Au reste, je sais que les universités ne me doivent aucune reconnaissance ; et je n’ignorais pas, en prenant la plume, que je ne pouvais à la fois faire ma cour aux hommes, et rendre hommage à la vérité. « Les grands philosophes qui les possèdent dans un degré éminent sont sans doute bien surpris d’apprendre qu’ils ne savent rien. » Je crois qu’en effet ces grands philosophes qui possèdent toutes ces grandes sciences dans un degré éminent seraient très-surpris d’apprendre qu’ils ne savent rien : mais je serais bien plus surpris moi-même si ces hommes qui savent tant de choses savaient jamais celle-là.
Je remarque que M. Gautier, qui me traite partout avec la plus grande politesse, n’épargne au-