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façon dont les orgueilleux se conduisent vis-à-vis d’autrui ? avez-vous remarqué avec quel dédain ils vous écoutent, avec quelle arrogance ils ne vous répondent que par un sourire moqueur, ou par quelque propos insultant ? On rougit, pour eux, de leur impudente grossièreté : eux seuls n’en rougissent pas, et s’ils n’excitent pas beaucoup d’indignation, ce qui arrive le plus ordinairement, ils font au moins pitié.

XXXV.

Il faut mettre une grande différence entre les défauts de l’esprit, de l’imagination et de l’humeur, et les vices du naturel et du cœur. Les premiers produisent des caprices, des légèretés, des entêtemens passagers ; et les seconds, des mensonges, de la dissimulation, de