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et les vices des hommes, sans leur en vouloir plus de mal.

Il ne faut haïr personne, parce que la haine est un tourment pour celui qui entretient cette passion dans son cœur. Il suffit de mépriser et de tolérer les méchancetés et les ridicules.

II.

Si, lorsque je me suis aperçu, pour la première fois, que j’étais trahi, j’avais eu la force de renoncer à la personne qui m’avait trompé, je me serais épargné à moi-même des reproches et à elle de nouveaux crimes. Mais j’ai voulu des explications ; elle m’a donné des assurances dont j’ai encore été sottement la dupe, et je lui ai fait ajouter des mensonges multipliés à la perfidie dont elle était coupable.