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Les Exploits d’Iberville

— Ma mère, vous avez déploré bien souvent devant moi l’absence d’une institutrice convenable, qui vous permit de faire compléter l’éducation d’Ellen qui en a grand besoin.

— Oh ! le méchant ! fit la jeune fille avec une moue charmante.

— Je l’ai déploré comme vous, reprit Lewis en souriant à sa sœur, et je comprends votre répugnance à confier ce sujet intéressant à des mains profanes, à des fanatiques en jupons de l’espèce de ceux qui ont ici le monopole de l’enseignement. Eh bien ! ma mère, je crois pouvoir combler cette lacune.

— Explique-toi…

— Et chose étonnante, cette perle des institutrices que je vous offre, je l’ai trouvée chez les sauvages.

— Chez les sauvages ?

Oh ! rassurez-vous : elle n’en a ni le sang, ni la couleur, ni l’éducation.

— Voyons ! quelle est cette plaisanterie ?

— Je ne plaisante pas, ma mère, écoutez-moi plutôt.

J’étais chargé par le gouverneur Andros, comme vous le savez, de me rendre dans le pays de nos alliés, les cinq nations, pour leur porter des armes et renouveler alliance avec eux.

Je vous fais grâce du récit de mes exploits qui, du reste, ont été fort pacifiques.